OpusLibre

Accueil du site > Témoignages > la plainte de Catherine

la plainte de Catherine

suite

, par admin

Droit du travail : amende requise contre une association proche de l’Opus Dei

Voir en ligne : site de soutien à Catherine

l’Express PARIS - Le parquet a requis vendredi la condamnation d’une association proche de l’Opus Dei pour travail illégal dans des écoles hôtelières, la défense s’évertuant à convaincre le tribunal correctionnel de Paris que le dossier n’avait rien à voir avec l’organisation catholique.

"Le droit du travail a été totalement ignoré", a estimé la procureure Flavie Le Sueur, avant de requérir 30.000 euros d’amende contre l’Association de culture universitaire et technique (Acut) pour "travail dissimulé" et "rétribution contraire à la dignité".

Pour son avocat, Me Thierry Laugier, "l’Acut est complètement autonome de l’Opus Dei". Il lui reconnaît seulement "un partenariat pour des activités à caractère spirituel".

Francis Baer, le trésorier de l’Acut, a pourtant confirmé jeudi, les dents serrées, qu’il avait habité un temps au 5 rue Dufrenoy à Paris (XVIe), soit au siège parisien de l’Opus Dei.

La procureur a déclaré au tribunal correctionnel de Paris que "le statut de numéraire auxiliaire" était "le fondement de ce dossier." Ce statut, qui n’existe qu’à l’Opus Dei, s’applique à des femmes chargées des tâches domestiques.

L’unique plaignante, Catherine Tissier, dit être entrée à 16 ans à l’Opus Dei comme "numéraire auxiliaire", y avoir prononcée ses voeux de "chasteté, obéissance et pauvreté", puis avoir été exploitée, sans rémunération, durant treize ans dans les différents établissements hôteliers de l’Oeuvre.

"Une numéraire auxiliaire, c’est quoi’ a plaidé son avocat, Me Rodolphe Bosselut. C’est une femme laïque, qui réside dans des conditions austères et travaille toute sa vie, elle n’a pas de contrat de travail, elle ne peut pas sortir du centre sans" être accompagnée. Sa raison de vivre : "travailler tout le temps pour gagner rien ou pas grand chose."

Dans son sillage, Flavie Le Sueur a dénoncé "un travail harassant, sept jours sur sept, dix heures par jour."

Quant à la paie, elle était "versée sur son compte bancaire, mais ses chéquiers étaient à disposition de ses employeurs", a-t-elle rappelé, ajoutant que "des sommes importantes avaient ainsi été versées à une imprimerie", sans l’accord de Catherine Tissier.

"Toutes les déclarations ont été faites. Il est où le travail dissimulé’" s’est alors énervé Me François Meyer, l’avocat de Claire Bardon de Segonzac, directrice de l’école d’hôtellerie de Dosnon et Agnès Duhail, secrétaire au château de Couvrelles, deux établissements de l’Aisne qui dépendent de l’Acut. La procureur n’a visiblement pas été convaincue par les explications de "bénévolat" fournies par les prévenues. A ses yeux, "l’Ecole Dosnon et le château de Couvrelles n’avaient pas suffisamment de personnel", et du coup, "le bénévolat est utilisé de la part des professeurs pour pallier les heures qui ne sont pas déclarées".

Avec seulement neuf élèves sur 113 qui auraient intégré l’Opus Dei depuis 1987, la procureur considère que l’école Dosnon n’était "pas un vivier de recrutement pour l’Opus Dei", en revanche, elle y voit "un vivier de travail pour le château de Couvrelles".

Elle a requis 6.000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, à l’encontre des deux prévenues.

De son côté, Me Bosselut s’est réjoui que ce procès ait permis de "fissurer un peu (...) la loi du silence" et d’entendre les témoignages d’autres numéraires auxiliaires. "Les gens, a-t-il plaidé, même s’ils n’ont pas de chaînes aux pieds, ont une prison dans la tête."

"A l’école Dosnon, il n’y a rien qui soit dissimulé", a répondu Claire Bardon de Segonzac. "On a eu la fille d’un commissaire de police, d’un sous-préfet et d’une journaliste du Nouvel Observateur", s’il y avait eu du travail dissimulé, "ça se serait su..."

Délibéré le 24 novembre. Par AFP


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | opuslibros |odan |opusfree |

 

<:-:>